Aubert de Villaine & Pierre de Benoist

Aubert de Villaine & Pierre de Benoist

Pierre de Benoist

Pierre de Benoist

Aubert & Pamela de Villaine

Aubert & Pamela de Villaine

Thierry Devaux & Pierre de Benoist

Thierry Devaux & Pierre de Benoist

Même si l'on peut considérer comme pilier fondamental pour définir un terroir les principales caractéristiques naturelles que sont la géologie, le sol, le climat et la topographie, la notion de terroir inclue également des facteurs humains, historiques, sociologiques, et définit des pratiques viticoles et oenologiques.

En filigrane, il ne faut donc jamais oublier l'action des générations de vignerons qui ont utilisé les particularités des roches et des sols pour dessiner un paysage souvent emprunt d'une grâce ordonnée toute particulière et vinifier des vins qui en sont le prolongement aromatiques et gustatifs.

Ainsi parler du geste du vigneron, c'est se référer à la notion de terroir d'origine.
Cela exige en échange non seulement une certaine authenticité dans le travail de la vigne mais aussi une grande et vraie simplicité dans la vinification des raisins apportés en cave.
Cela passe également par un profond respect des énergies nécessaires au bon équilibre d'un sol et à la fabrication de vins proches de notre sensibilité :

- l'énergie minérale provenant de nos sols calcaires, dont la grande variation géologique a dessiné nos crus,
- l'énergie végétale provenant de nos cépages, du choix des porte-greffes dont l'expression doit être la plus neutre possible,
- l'énergie astrale provenant de nos planètes, et de leur interaction
- l'énergie animale provenant non seulement de l'homme, « animal-vigneron » mais aussi des animaux mammifères ou non, vivants dans et avec les vignes.

Nos gestes, aujourd'hui, ne sont plus soumis à un interventionnisme à outrance issu de la période scientiste et productiviste des années 1970 qui a marqué durablement la qualité des vins et le paysage rural.
Ils sont aujourd'hui le prolongement de ce que peut ressentir le vigneron face à un terroir, une vigne. Il adaptera son travail en fonction des caractéristiques du sol, de la qualité du porte-greffe, du cépage, de l'orientation de ladite vigne. Il en devient une partie. Il fait fonctionner le sol en tant que terroir sans le travailler plus intensément. Simplement il le comprend et permet ainsi de mettre en adéquation deux axes principaux que sont le sol et le matériel végétal.

En réfléchissant, en observant, en pensant le terroir, la vigne (son environnement) dans sa globalité, le vigneron facilitera ainsi la mise en place de liens indissociables, et surtout dynamiques entre les différentes énergies dont nous parlons ci-dessus.

Le vigneron à travers ses gestes revient aux valeurs de la terre et devient alors un « accoucheur » qui « s'entête » à révéler un sol sur un coteau pour qu'il devienne un terroir.

La vigne, plante terrestre, peut alors répondre à ses aspirations célestes au travers des vins que toute l'équipe du domaine est ravi de vous proposer millésime après millésime.

Bâtît bas celui qui bâtît en dessous des étoiles.

Pierre de Benoist, le 10 janvier 2014



La délimitation des climats bourguignons est exemplaire pour illustrer cette compréhension profonde des terroirs, née il y a quelques deux mille ans et qui perdure encore aujourd'hui.

Même si les crus de Bourgogne ont obtenu leur réputation à des époques où il y avait peu de technologie, où une grande partie du travail de la vigne était manuel ce qui renforce les qualités de patience, d'observation, de respect et d'écoute des vignerons, il n'en reste pas moins que nous devons rester ouvert et ne pas écarter les nouvelles technologies à la condition que celles-ci complètent, affinent et perfectionnent les approches traditionnelles.

Ses gestes créent ainsi un lien, une communion entre un terroir, une vigne, plante terrestre et l'homme qui répond aux aspirations célestes de cette vigne au travers de ses vins.